Il y a 40 000 ans, des populations nomades s'installèrent aux abords de la forêt. On en a découvert divers témoignages : outils de pierre taillée, ossements d'animaux : ours, éléphants, rhinocéros, cerfs géants. Durant cette période, la forêt était sauvage et hostile. L'homme y pénétrait donc rarement. Avec le Néolithique, l'homme développa la culture et l'élevage. Des villages se formèrent autour de la forêt, le centre de celle-ci manquant d'eau ne fut pas habité. À l'époque gauloise, les Ligures et les Celtes établirent d'autres bourgades mais toujours autour de la forêt : à Avon, à Larchant.
Vers l'an 1000, la forêt était formée d'une séries d'enclaves que se partageaient de petits seigneurs et de riches propriétaires terriens. En 1067, le capétien Philippe Ier acquiert le comté du Gâtinais, ce qui permet au pouvoir royal de maîtriser l'ensemble du territoire de l'actuelle forêt. En 1167, on atteste l'existence d'une demeure royale. Pour les rois de France, la forêt avait en effet plusieurs usages dont la chasse mais aussi un intérêt militaire. Elle fournissait ainsi le bois qui servait à la construction et au chauffage. Fontainebleau représentait également une place stratégique sur la route de Sens et de la Bourgogne.
En 1400, Charles VI ordonne la première réformation de la forêt, c'est-à-dire la fermeture complète de l'espace forestier pour quelques mois, afin de vérifier les droits et usages de chacun sur le gibier et les bois. Cette procédure exceptionnelle va se renouveler de nombreuses fois sous l'Ancien Régime. Sous François Ier, la forêt ne comprenait que 13 365 ha mais les rois vont l'étendre par des acquisitions et des confiscations. Toujours sous François Ier, fut créée la charge de Grand Forestier, responsable des officiers et des gardes à cheval ayant chacun la surveillance et la gestion d'un canton de la forêt. C'est à cette époque, au cours de ce XVIe siècle, que l'administration chargée de la gestion de la forêt prend forme et la gardera jusqu'à la Révolution.
À l'époque de Louis XIV, moins de 20% de la superficie est boisée. Colbert lance une nouvelle réformation de juin à septembre 1664 ainsi que des chantiers de plantation. Le roi parcourt alors la forêt chaque année en automne pour la chasse. En 1716, suite au terrible hiver de l'année 1709, un nouvel aménagement de la forêt est promulgué : 6 000 ha sont plantés de feuillus, mais cela s'avère un échec presque total. Un nouvel aménagement est relancé en 1750. En 1786, une timide introduction de pins sylvestres est tentée. En 1750, le pourtour de 90 km de la forêt est délimité par 1050 bornes encore visibles de nos jours. Après la Révolution, suite à de nombreuses coupes sauvages et la prolifération de gibier faute de chasse, Napoléon Ier réforme l'administration forestière et celle du château en 1807. En 1830, la plantation de 6 000 autres ha de pin provoque la grogne des artistes qui viennent chercher l'inspiration en forêt. Par ailleurs, la mare aux Évées est totalement drainée et réaménagée en 1837.
En 1839, Claude François Denecourt fait paraître son premier guide de promenade en forêt et aménage les premiers sentiers en 1842. Dès 1849, le chemin de fer arrive à Fontainebleau, ce qui va permettre aux Parisiens de visiter Fontainebleau par des excursions à la journée. En 1861, est créée la première réserve artistique de 1 097 ha. Elle constitue la première réserve naturelle au monde, avant même la création du Parc national de Yellowstone aux États-Unis. En 1872, le premier Comité de protection artistique de la forêt de Fontainebleau est mis en place, auquel adhère, entre autres, Victor Hugo. Lui succède en 1907 l'Association des amis de la forêt de Fontainebleau.
En 1953, les premières réserves biologiques dirigées et intégrales sont créées, en remplacement des réserves artistiques, supprimées en 1967.
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